Chaque fois que nous voyons le mot « Synode », notre culture ecclésiale et théologique nous renvoie à la mémoire combien admirable du Pape Paul VI, qui par des précisions techniques et disciplinaires a su créer l’institution que nous appelons le Synode des Évêques. Au-delà de ce cadre institutionnel, le Synode est essentiellement une réalité ecclésiale. Il s’agit généralement, d’un rassemblement d’Évêques de différentes parties du monde convoqués par le Pape pour réfléchir, prier et travailler pour le bien de l’Église, devenant par ce fait, l’une des formes de l’expression de la collégialité dans l’Église. Tout Synode est fondamentalement consultatif, il n’est délibératif que dans de rares circonstances dont les précisions sont données au Canon 343.
Tout est d’abord clarifié dans la lettre apostolique Motu Proprio « Apostolica Solicitudo » ; donné à Rome le 15 septembre 1965. Ensuite viendront des références canoniques et toute une pratique de synodalité qui va s’étaler principalement sur trois catégories : le Synode Ordinaire qui traite des questions ayant rapport avec la vie de l’Église, la foi, les mœurs ou les actions de l’Église dans le monde. Le Synode Extraordinaire réuni pour le bien de l’Église dans des cas urgents. Et le Synode Spécial qui se réunit généralement pour traiter une question liée à un continent ou un espace géographique.
Avec le Pape François, depuis l’année 2021, nous sommes dans le sillage du Synode Ordinaire ; nous en sommes à la XVIe assemblée. Un Synode éminemment synodal, qui nous renvoie à la vision du Concile Vatican II repris par Paul VI. Pour une Église synodale, qui vit de la communion, stimule la participation pour un meilleur engagement et une bonne fructification missionnaire.
Depuis le lancement de ce processus, toute l’Église se met en branle dans la dynamique d’une écoute effective où chacun exprime son point de vue et sa vision pour le bien de l’Église universelle, et de là, offrir même une collaboration au Pape, dans le respect des modalités qu’il a lui-même choisi, sur les questions d’importance majeure.
L’Archidiocèse de Port-au-Prince, avec l’accompagnement de Mgr. Max Leroys Mésidor, se lance dans cette dynamique synodale avec toute l’Église. Par l’action et la prière, la communication et la formation ; une conscience synodale s’éveille de part et d’autre dans les différentes communautés paroissiales et religieuses. Certains vont même à penser et à espérer que les retombées pourraient influer sur les tendances actuelles de notre société souvent trop marquée par l’oubli de l’autre et l’égocentrisme. Marcher ensemble, c’est déjà le leitmotiv que nous rencontrons un peu partout dans l’Archidiocèse, dans les journées de travail et de réflexion, les thèmes de méditation et même sur certaines affiches spirituelles.
Depuis l’ouverture du Synode de la synodalité de l’Église, chaque étape du processus trouve un écho assez percutant dans la vie de l’Archidiocèse. De la création de la commission synodale aux différentes émissions de radio et de télévision ; de la planification des célébrations eucharistiques (à l’ouverture du Synode et au déroulement de la première session) aux intentions de prières présentées pour accompagner le processus ; sans oublier le premier pas effectué avec l’accueil du questionnaire et la participation effective des fidèles, même les plus éloignés : tout un enthousiasme porté par un élan synodal qui fait transparaitre la joie d’être ensemble (Ps 133, 1).
Par cette XVIe assemblée du Synode Ordinaire des Évêques, avec les aspirations du Pape François, un souffle nouveau anime l’Église. Le rappel de la beauté qui émane dans le fait de faire route ensemble comme les disciples d’Emmaüs, prier ensemble et rompre le pain comme la première communauté chrétienne. Une atmosphère d’amour s’installe et l’on comprend dès lors, que l’on doit soigner ensemble la maison commune et toucher le cœur de chacun par la chaleur vitale et positive de la vie communautaire.
Pour une Église synodale…. Une réalité d’amour à vivre et à répandre par le témoignage de la Communion.